Une prière pour la paix

Publié le par David CASTEL

  Accueil - Semaine du 25 janvier 2006
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Avner, le chef du commando israélien (Eric Bana) et son mystérieux informateur français (Mathieu Almaric). (DR.)
«Munich» de Steven Spielberg


Par Jean-Luc WACHTHAUSEN, mercredi 25 janvier 2006


Le 5 septembre 1972, pendant les Jeux olympiques de Munich qui, après les sombres Jeux de 1936, revêtaient une importance historique aux yeux du monde entier, huit terroristes palestiniens prennent en otage, dans la nuit du 5 septembre, dans le village olympique, onze athlètes de la délégation israélienne. Parmi ces derniers, deux seront abattus pendant l’opération. Sous le nom de Septembre noir, ce commando demande la libération de deux cents prisonniers palestiniens en Israël... Commence alors une angoissante attente, ponctuée par des ultimatums. L’opération d’évacuation tourne à la tragédie lorsque la police allemande, dépassée par les évènements, ouvre le feu sur le commando qui exécute les otages israéliens sur le tarmac d’un aéroport militaire de Munich... Aussitôt, l’Etat hébreu, représenté par son premier ministre, Golda Meir, décide de monter une opération de représailles ultrasecrète baptisée « Colère de dieu ». Sous la conduite d’un agent du Mossad, Avner (joué avec beaucoup de force par Eric Bana), quatre spécialistes vont traquer en Europe les cerveaux de cette prise d’otages...

CRITIQUE. En décidant de traiter cette tragédie sous l’angle plus moral et humain que politique, Steven Spielberg prend le risque d’être largement critiqué en Israël - ce qui est déjà fait -. Dans ce thriller qui mêle à la fois l’action et la réflexion, il s’interroge sur le bien-fondé de la vengeance et stigmatise l’intransigeance, le véritable ennemi, selon lui, qui empêche tout processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Tout en condamnant sans équivoque la tragédie des JO de Munich, il conçoit son film comme une « prière pour la paix » et appelle à une réflexion commune entre Juifs et Arabes. Du coup, il s’attache surtout à observer les états d’âme de ce commando israélien mystérieusement renseigné par un Français surnommé « Papa » (Michael Lonsdale) et son fils (Mathieu Almaric). On est loin de l’histoire. Et c’est là où la fiction prend le pas sur la réalité qui revient au galop, à la fin du film, avec une vue des deux tours du World Trade Center.

Publié dans Critiques film France

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