Le cerveau de "Munich" ne regrette rien
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Samedi 21 janvier 2006 Le Palestinien Abou Daoud, cerveau de la prise d'otages qui se termina par un bain de sang aux Jeux olympiques de Munich, en 1972, affirme qu'il "ne regrette rien", dans une interview publiée par Le Journal du Dimanche. Interrogé à Damas, avant la sortie mercredi en France de "Munich", le film de Steven Spielberg, Abou Daoud, 74 ans, déclare regretter "la mort des victimes, des otages et de nos +jeunes+. Mais ils sont morts, dit-il, à cause de l'intransigeance de Golda Meïer (ndlr: Premier ministre israélien à l'époque) et de la panique des Allemands". "Moi, j'étais un combattant palestinien, de Beyrouth au Golan, et de Ramallah à Munich, et, oui, effectivement, je ne regrette rien", affirme-t-il. Pour lui, l'opération a été un succès: "avec Munich et la caisse de résonnance des Jeux, 500 millions de foyers se sont retrouvés à l'heure palestinienne". Abou Daoud précise qu'il n'a pas vu le 0film "Munich". "Apparemment, il est réaliste", dit-il. Mais il ajoute: "ce que je reproche à Spielberg, c'est qu'il aurait pu interroger les Palestiniens pour avoir une vision plus globale. J'aurais aimé présenter mon point de vue. Néanmoins, Spielberg semble avoir une vision +humaine+ des victimes palestiniennes de ce commando. Pour cela, je le remercie". Il affirme que le commando israëlien, chargé d'éliminer les auteurs de la prise d'otages, a tué des gens qui n'avaient "rien à voir" avec l'opération, dont Wael Zeaitar, "un homme de culture et un philosophe", assassiné à Rome. Abou Daoud précise enfin que l'opération a coûté "moins de 5.000 dollars, auxquels il faut ajouter les billets d'avions des jeunes pour venir en Allemagne. J'ai réglé les hôtels et divers frais sur place, il restait même quelques centaines de dollars que j'ai rendus à la trésorerie du Fatah", conclut-il. |